Le vingtième ciel, volume 1 : Mémoires du XXe ciel

Chaque fin de mois, Eva Stern, psychanalyste d’origine viennoise, disciple de Freud et aussi âgée que le siècle, reçoit un curieux e-mail signé @nonymous. Le contenu de ce message mensuel est toujours de la même nature. Son mystérieux correspondant lui envoie des photographies en rapport avec l’histoire du siècle en général, boucheries et déchirures modernes.

Les souvenirs d’Eva Stern se mêlent à ces photos historiques et se déroulent au rythme de leurs arrivées, perturbés par l’apparition de temps en temps d’un cliché d’ordre personnel, toujours plus ou moins en rapport avec la disparition de son frère en 1916.

Introduction au XXe Ciel, paru en 1997, était le point de départ de cet étonnant projet d’Yslaire, présentant des extraits du XXe Ciel, revue idéaliste et imaginaire créée en 1917 en réaction aux atrocités de la Première guerre mondiale, avec en filigrane la figure de l’ange, incarnation de l’espoir pour l’humanité. L’expérience d’Ysler se poursuit donc avec cette BD, Mémoires du XXe Ciel, 98, premier tome d’une série de trois ( 99 et 00). Cette série obéit à un concept novateur, où le récit se nourrit de son mode de création. Yslaire propose un site (www.Yslaire.be) sur lequel s’élabore en direct son travail. Des dessins sont présentés, sur lesquels il est possible de cliquer comme dans la BD en quelque sorte. Chaque mois, quand Eva Stern reçoit son e-mail anonyme et qu’elle en donne son interprétation, il est possible à chacun de proposer aussi son point de vue et ainsi de participer réellement à l’histoire du XXe Ciel. Ce processus est en cours depuis le 27 février 1997 et il se poursuivra jusqu’à la fin du siècle.

De plus, une psychanalyste de Bruxelles, Laurence Erlich, s’entretient régulièrement avec Yslaire sur l’évolution de son travail de création. Mis en ligne, ces dialogues constituent comme une psychanalyse de l’ouvre en cours de réalisation.

“Mémoires du XXe ciel” est une réussite : le mystère prend, s’épaissit et tient en haleine. Au point qu’on cherche à vérifier ses propres hypothèses sur le site, dont la mise à jour est prétendument mensuelle.